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vendredi 1 mars 2024

Séries de l'hiver : Yellowstone, This is England, The Durrells, The Restaurant et autres

 Que de grands monuments vidéos cet hiver. On s'est régalé !

Yellowstone, la grande saga US de Paramount est enfin visionnée...à l'exception bien sûr du dernier épisode de sa dernière saison (épisode 9, saison 5) que personne n'a encore vu. Il n'est peut-être pas sûr qu'il existe encore d'ailleurs, car il devait être tourné alors que la grève des scénaristes, en mai 2023 faisait rage, laissant en plan pas mal de séries qui ont eu du mal à continuer ou à se terminer.

La grève est finie, mais on ne voit rien arriver. Une brouille professionnelle serait en cause entre Kevin Coster, acteur principal et producteur et le reste de la production. Nous aurions donc ici une série inachevée, comme c'était le cas de certaines symphonies... Pourquoi pas. Et on se rappelle au passage que le divertissement vidéo aux Etat Unis est une vraie industrie, comme toutes les autres.

Entre temps, Yellowstone est devenue une vraie "marque" Paramount avec ses séries dérivées, dont on a parlé ici et son esthétique bien reconnaissable, à base de grands espaces naturels vides filmés en panoramique.

Nous sommes dans le Montana, et de nos jours : il faut le préciser car nous avons affaire à une activité déjà ancienne, dont les derniers représentants occupent la série : l'élevage extensif bovin. Bref, nous sommes dans l'autre pays des cow-boys, le premier étant le Texas. 

Mais un pays extra-ordinaire : l'Etat du Montana compte un million d'habitants sur une superficie de deux tiers de la France. La densité de population y est de moins de 2,5 habitant par km². Mais on y compte 2,5 millions de bovins... Oups, c'est l'Etat le moins dense des Etats Unis après le Wyoming, son voisin, avec lequel il partage le grand parc national du même nom, Yellowstone.

Autrement dit, le Montana est une espèce de conservatoire naturel et humain, tout juste sorti du XIX° siècle, donc du Far West. Voici pour le cadre, survolé d'ailleurs par un hélicoptère siglé du ranch Dutton.

Le récit s'organise autour de la vie d'un ranch XXXL. On parle de 3 200 km² par recoupement, car cette superficie n'est pas mentionnée directement dans la série, soit l'équivalent d'une demie Corse quand même. De quoi aiguiser les envies et les convoitises, et à l'échelle de ce domaine hors du commun.

Tout au long des 47 épisodes (autour de 45 mn, avec des variations jusque 92 mn), on a son compte de fusillades, de meurtres, de vol de bétail, d'intrigues, de règlements de compte... avec quelquefois l'impression de répétition, soulignant les déficiences scénaristiques. Dommage.

La famille Dullon, celle du patriarche incarné par Kevin Costner n'en finit pas non plus de s'entredéchirer - quelquefois même au sens propre... L'hôpital est souvent visité, quoique situé assez loin si on a bien compris. Pas question ici de détailler l'ensemble bien sûr.

On est renseigné aussi avec intérêt le fonctionnement institutionnel de l'Etat, entre Gouverneur, Procureur général et Comté dominé par les éleveurs bovins.

On est aussi intrigué par le fonctionnement de la communauté amérindienne : nous sommes sur territoire Crows. Là aussi, l'histoire de ce peuple n'a pas été vraiment paisible après l'arrivée des européens, comme on s'imagine. 

Mais elle dispose des terres, des prérogatives reconnues par les lois américaines et sa propre gouvernance, que montre de manière détaillée la série. Comme un peu partout aux Etats Unis, les privilèges fiscaux accordés aux premiers habitants leur permettent un certain développement, notamment autour des énormes casinos situés dans les réserves indiennes qui sont de géantes machines à cash. Malheureusement, l'argent ne rachète pas une culture dévastée, avec leurs séquelles sociales et sanitaires. 

Au moins Yellowstone permet il aux spectateur européen de mieux comprendre ce qui se joue là. 

A ce titre, Yellowstone reste une série exceptionnelle malgré ses défauts. On attendra donc son dernier épisode.



Quelle bonne initiative d'Arte de nous proposer This is England, espèce de monument télévisuel de Channel 4, chaîne anglaise publique mais ne bénéficiant d'aucun argent public, et qui s'est distinguée pour des programmes exceptionnels. On citera notamment Black Mirror (quand même !), Humans ou Queer as Folk.

La série This is England est directement issue d'un film de 2006 dont le récit se passe en 1983. Pour les trois saisons de la série, on note le décalage temporel comme suit :

This is England 1986 est diffusé en 2010 (4 épisodes)
This is England 1988  est diffusé en 2011 (3 épisodes)
This is England 1990 est diffusé en 2015 (4 épisodes)

Cela a son importance, car les acteurs suivent la série, et notamment Shaun, le premier personnage, qui a 14 ans dans le film initial. On observe ensuite son parcours tout au long de la série, ce qui donne une vraie force d'attachement à ce personnage, mais aussi à toute la bande qui l'entoure. Parti-pris narratif fort astucieux.

Nous sommes dans le Nord de l'Angleterre. Autant dire dans le cul de fosse de l'économie anglaise, chaque personnage tentant de survivre selon ses propres valeurs, talents, contacts... et sans reconnaissance sociale, sans argent, sans vrai boulot, sans relations dans ce bout du monde dont personne ne peut sortir facilement, forcément.

Et pourtant, ces personnages tiennent debout, Shaun le premier, qui sait se mettre en position d'observateur d'une situation qui devrait le broyer ou le rendre parfaitement imbuvable.

Le tableau d'ensemble est à charge pour les politiques économiques et sociales conduites dans les années 1980 au Royaume Uni... et qui continuent. Vu de France, on ne peut pas vraiment comprendre comment il est possible qu'une minorité de nantis inflige de telles situations à une immense majorité via le parti conservateur.

This is England démontre au final que les hommes et les femmes sont les vraies richesses du pays, mais personne ne s'en rend compte : quel immense gâchis !

Comme série anglaise, la mise en scène et le jeu des acteurs est impeccable, malgré l'immense difficulté à jouer correctement hors de sa classe sociale, les accents étant si discriminants dans l'anglais d'Angleterre.


Au fait, qu'est ce qu'une série anglaise ? Bonne question, car la langue ne suffit pas, puisque tant de pays utilisent l'anglais pour tourner leurs séries, Etats Unis en tête évidemment.

La série The Durrells pourrait peut-être répondre à la question. 

Essayons. D'abord sans doute l'excellence des acteurs - l'Angleterre est le pays natal du théâtre occidental. On retrouve notamment dans The Durrels avec un grand plaisir Josh O'Connor - et pas seulement à cause de son rôle dans The Crown (celui de Charles jeune) et aussi Keeley Hawes, actrice que l'on voit très souvent dans toutes les productions anglaises.

Ensuite, les personnages et les situations sont toujours un peu décalées voire saugrenues : la famille Durrells, bien fauchée, s'est établie dans l'île de Corfou dans années 1930, qui n'est vraiment pas terre bénie pour les anglais, mais elle s'en sort malgré.

Enfin, ces séries exploitent beaucoup le fait tous les Anglais transportent avec eux leur culture nationale : culture hégémoniste, qui s'est greffée sur tant de territoires mondialement, mais qui ne s'est jamais imposée dans les mêmes termes que le colonialisme français, dont le but ultime est toujours l'assimilation des populations dominées, alors que la culture anglaise accepte facilement la coexistence des cultures. D'où un modèle de société interculturelle bien différent, et qui persiste encore de nos jours.

Il reste qu'Arte a eu aussi l'excellente idée aussi de proposer les quatre saisons de la série en même temps. On se régale donc de regarder comment les deux grandes cultures - anglaise et grecque - se frottent, souvent rugueusement, quelquefois de manière conflictuelle, mais toujours intéressante.

Mais, au final, les bruits de bottes de la fin des années 30 finiront par rattraper les Durrells, qui repartiront dans les brumes de leur île : quand la guerre est là, personne ne peut y échapper.


Une autre pépite de l'hiver offerte par Arte : Vår tid är nu (Notre heure est arrivée), retranscrit sous le titre The Restaurant, bien plus plat, et produit par la SVT, télévision publique de Suède, dont les produits sont synonymes de grande qualité.

Trois grandes saisons nous font suivre les hauts et les bas d'un grand restaurant fictif de Stockholm, tout au long de 28 épisodes. La série commence précisément à la fin de la deuxième guerre mondiale, en mai 1945 et se termine en 1968. Autant dire que beaucoup d'eau a coulé sur les nombreuses ponts de la capitale suédoise tout au long de cette fresque familiale, qui épouse bien sûr la petite et la grande histoire.

Une quatrième saison de 4 épisodes revient sur l'histoire du couple principal, en 1951 et conclut la série.

On peut, comme toujours, beaucoup apprécier le souci d'exactitude de ses concepteurs : exactitude des décors intérieurs et extérieurs et des costumes. Mais on peut y ajouter le souci d'exactitude des mentalités et de l'évolution sociale de la société suédoise, alors que s'y construit la social-démocratie, notamment par l'évolution des conditions de travail au Restaurant.

Les personnages et le récit sont également très bien soignés, et les acteurs, dont les principaux sont tous suédois, et on attend de les revoir dans des films ou dans des séries de même acabit.

Une mention particulière sur l'arrivée des Italiens en Suède au cours de la période, et sur leur place dans la société suédoise. Peut être pas forcément un détail, à l'heure où l'Europe se construit, du Sud au Nord.






Pour conclure, mentionnons ces cinq portraits de femme - personnage et actrice - pouvant susciter pas mal d'intérêt :

- Lessons in Chemistry (Apple Video), qui interroge sur le statut de la femme scientifique dans les années 50. Comme toutes les séries par Apple Video, la réalisation est parfaite et les décors bien léchés. L'actrice principale est la Californienne Brie Larson, qui multiplie les apparitions surtout au cinéma, notamment dans l'univers Marvel. Elle est aussi réalisatrice et chanteuse... beau personnage.

- Candy (Hulu/Disney) mini-série inspirée de faits réels, propose le portrait d'une femme au foyer insipide, mais... criminelle, et incarnée par Jessica Biel (épouse Timberlake) : le contre-rôle parfait. La performance d'acteur est à saluer évidemment. Jessica Biel est aussi réalisatrice et productrice. 

- The Dropout (Hulu/Disney) raconte l'étonnante histoire d'Elisabeth Holmes qui a pu lever 700 millions de dollars à 19 ans sur la promesse de pouvoir effectuer rapidement et économiquement des analyses sanguines à partir d'une seul goutte de sang... Rien ne marchait, et tout s'est effondré en 2018. L'actrice principale est Amanda Seyfried, actrice endurcie, qui cumule déjà 23 ans de carrière à 38 ans. Elle est aussi  mannequin et chanteuse.

- Fleabag (Amazon Video) série de deux saisons (12 épisodes) déjà un peu ancienne - elle a été diffusée entre 2016 et 2019 et qui avait eu un certain succès. La série a été produite à l'origine par la BBC, et notamment par la troisième chaîne, qui s'adresse traditionnellement aux adolescents et aux jeunes adultes, et ce n'est pas par hasard. Le principal personnage met en scène une jeune citadine qui rencontre les problèmes de sa génération : travail, famille, vie sentimentale et amicale, mais sur un rythme bien animé, laissant place aussi à des apartés hilarants créant rapidement une complicité avec le spectateur. 

Phoebe Waller-Bridge, la principale actrice, a écrite aussi la série, dont les prix l'ont consacrée comme une des meilleures actrices comiques britanniques.

- Life and Beth (Disney) est comme un pendant américain de Fleabag : on devine un sacré caractère derrière son principal personnage, interprété par Amy Schumer, qui est d'abord humoriste de stand-up aux Etats Unis (ce qui n'est pas rien, dans un pays où le public est impitoyable), puis actrice et scénariste. Une belle palette de talents : Life and Beth témoigne d'une belle vitalité, qui, au passage, montre aussi ce qu'est vraiment le métier d'acteur/actrice, exercice quasi-inédit dans les productions françaises actuelles.

dimanche 19 mars 2023

dimanche 22 janvier 2023

Lieux singuliers (13) : L'ermitage orthodoxe russe de Tous-les-Saints-de-Russie, Saint Hilaire le Grand



Ce petit morceau de Russie au beau milieu de la plaine agricole en Champagne a beaucoup de choses à raconter sur la grande histoire et ses replis.

L'ermitage orthodoxe russe de Tous-les-Saints-de-Russie à Saint Hilaire le Grand surveille et conserve la mémoire des sépultures de 916 hommes dont l'histoire n'est pas banale. Nés sous l'Empire russe, ils sont morts soviétiques sans être revenus en Russie.

Ils faisaient tous partie du Corps expéditionnaire russe en France dont les 45 000 soldats avaient été échangés en 1916 contre de l'armement français au terme d'une négociation peu reluisante entre le Tsar Nicolas II et le sénateur Paul Doumer, futur président de la République. L'histoire retiendra que 450 000 fusils ont été donnés en échange. 1 pour 10.

C'est que la France avait besoin de tant de vies à sacrifier devant les vies allemandes. Quelle époque, où les vies comptaient si peu pour les généraux.

Arrivés via Arkhangelsk ou par Vladivostok (!), ces hommes ont été jetés dans la tourmente de la Grande Guerre, sous leur drapeau à l'aigle à double tête - l'une tournée vers l'Asie, l'autre vers l'Europe, mais avec l'équipement français. 

Une moitié des effectifs fut directement dirigée vers Salonique, où l'on combattait contre l'Empire Ottoman. L'autre est arrivée en France par Marseille et Brest, puis affectée au front de Champagne début 1917 pour se faire massacrer, comme tous les autres, quelque part entre le Nord de Reims et le Chemin des Dames.

A titre d'illustration sinistre, en avril 1917, lors de l’offensive « Nivelle »,  6 000 soldats russes sont tués aux côtés de 270 000 soldats français.

Mais même avec retard, ces soldats apprennent  que la révolution bolchévique est en route, le Tsar abdiquant le 15 mars. Cette guerre n'est plus la leur, d'autant qu'une grande partie d'entre eux sont communistes. Qu'en faire ?

16 000 soldats, 300 officiers et leurs 1 700 chevaux furent au final regroupés dans un camp en Creuse, le Camp de La Courtine, tant on craignait la contagion révolutionnaire. Le premier camp militaire français autogéré par un Soviet !

Evidemment, l'Etat Major et les Russes restés fidèles à la Russie impériale ne pouvaient pas laisser les choses en l'état. Le camp reçut 800 obus en trois jours, du 16 au 18 août 1917.

La répression de la mutinerie du Camp de la Courtine est une de ces pages noires de l'armée française - une de plus - qui déclara sans sourciller 9 morts chez les mutins. On est prié de la croire.

Le titre d'un documentaire de 1999dédié à cette histoire est très évocateur : 20 000 moujiks sans importance

Quelques arpents russes à Saint Hilaire le Grand. Mais il pèsent leur pesant de péripéties historiques.

La mutinerie des soldats russes sur le sol français en 1917 a ainsi écrit une de plus belles pages de l’histoire du pacifisme, de l’antimilitarisme et de l’internationalisme des peuples. La constitution en janvier 2014 de l’association « La Courtine 1917 », poursuit l’objectif de rendre à ces mutins l’hommage qu’ils méritent et de faire connaître et vivre leur grandiose épopée.

Jean-Paul Gady, Adhérent de l’association « La Courtine 1917 »

Les images de l'Ermitage


vendredi 2 décembre 2022

Les séries de l'automne : The Essex Serpent, The Undeclared War, Shetland

Nous sommes encore une fois totalement en anglais, mais de l'anglais de l'Angleterre... et de l'Ecosse : l'automne nous a permet d'apprécier trois séries britanniques. Voici qui confirme la grande qualité des séries d'outre-manche, héritées très probablement du talent séculaire du Royaume Uni en matière de scène théâtrale.

La mini-série The Essex Serpent - 6 épisodes d'environ 60 mn - évoque d'autres séries très réussies, très territorialisées, dans cadre rural ou semi-rural ; en tout cas hors des villes. 

On pense notamment à Smother ou Normal People (Irlande), Hinterland (Pays de Galles) ou encore Shetland, dont on parle un peu plus bas (Iles Shetland, Ecosse). Ces séries campent d'emblée leurs récits dans un cadre géographique précis, dont l'histoire et les paysages permettent de nourrir les intrigues et la caméra. Et c'est souvent réussi.

The Essex Serpent fait référence à de vieilles légendes, portant le propos jusqu'à la limite du fantastique... mais jamais franchie, grâce au personnage principal, scientifique amateur. 

Nous retrouvons avec un vrai plaisir Claire Danes, l'actrice américaine autour de laquelle la grande série Homeland  est construite, où elle s'identifie totalement avec le personnage de Carrie Mathison jusqu'ici dans l'esprit de l'amateur de cette série. 

The Essex Serpent se passe en revanche au début du XX°siècle - cela  permet heureusement de mieux situer Claire Danes dans un autre rôle. Et tant mieux pour elle :  pas facile de sortir d'un personnage comme celui de Carrie Mathison, succès de la série Homeland obligeant.

Deux autres mentions particulières en matière d'acteurs : d'une part Clémence Poésy, actrice française, qu'on retrouve dans un anglais parfait (et réel, elle  n'est manifestement pas doublée). C'est elle qui incarne Léonora dans les deux saisons d'En Thérapie. Mais Clémence Poésy est bien connue aussi dans le monde anglo-saxon : elle fut la sorcière française Fleur Delacour dans les films d'Harry Potter. De quoi se fait connaître.

D'autre part, on peut citer le très jeune américain Caspar Griffiths, qui joue le fils du principal personnage, et qui compose à l'occasion un rôle très attachant d'enfant sérieux, à l'image de sa dizaine d'années.

On retrouve dans The Essex Serpent les ingrédients des thrillers de ce type : réticence des autochtones, persistance des superstitions, rôle prépondérant de la religion... Et sur cet arrière-fond, un récit bien découpé se développe tout au long des 6 épisodes, tortueux comme le corps du mythique serpent de l'Essex.


The Undeclared War est une série toute récente, et son propos est d'une actualité incandescente : la cyberguerre.

Au moins l'ennemi est parfaitement désigné : la Russie. Etonnant, non ? Le pays attaqué est le Royaume Uni. Et celui-ci à des moyens pour se défendre. Quand on aime la géopolitique, l'informatique et les réseaux, on est aux anges..

Manifestement, la série puise directement dans l'activité réelle du Government Communications Headquarters (GCHQ), une des principales institutions gouvernementales du Royaume Uni traitant de renseignement. Autrement dit les grandes oreilles de Londres. 

On notera au passage que le GCHQ, actif dès la première guerre mondiale, n'a été reconnu officiellement qu'en 1983, à la faveur de la guerres des Malouines. Et c'était aussi le service dans lequel Alan Turing était actif lors de la deuxième guerre mondiale. Mais c'est une autre histoire.

La série a le mérite de mettre au grand jour les missions et les activités du GCHQ. De même, elle nous renseigne assez bien apparemment sur les pratiques et les méthodes de la guerre cybernétique. 

Elle montre par exemple dans le détail ce qu'est une usine à trolls, dont on ne pouvait pas imaginer l'existence il y a si peu.

Le contenu nous intéresse aussi quand la série touche aux relations particulières et ambivalentes entre le Royaume Uni et les Etats Unis, les deux Etats étant fortement liés en matière de renseignement.

Sur la forme, la série est de facture très classique, et les acteurs peuvent apparaitre un peu falots. 

Mais le choix était sans aucun doute de mettre en avant l'existence de cette guerre non déclarée. Passionnant au final. Et parfaitement crédible et même prophétique, après l'agression russe sur l'Ukraine. Cette série fait déjà partie du monde d'après.




Nous sommes, à nouveau, dans une triple excellence avec cette série produite par la BBC One.

Excellence des intrigues : nous sommes dans une série policière, cela compte, et il faut suivre car les auteurs se sont bien amusés à emmêler plusieurs fils narratifs. Mais quand on aime, on apprécie, car on peut quelquefois être déçu par certaines séries, à mesure que le spectateur de thriller gagne en compétence... et ce niveau moyen de compétence parait augmenter de manière indéfinie, compte tenu du nombre de séries produites et présentés au public !

Excellence des acteurs, dont l'accent écossais est à couper au couteau : nous sommes dans l'archipel des Shetland, qui fait partie de l'Ecosse. 

Et excellence des paysages déchiquetés de l'archipel des Shetland, bien exploités par la caméra. Nous sommes en plein océan, loin de tout entre Mer du Nord et Mer de Norvège. De quoi se dépayser.

Ces séries territoriales proposent chacune un microcosme à observer de manière quasi conviviale, et dont les particularismes touchent au final l'universalité. Ou, au moins, une certaine universalité. On aime, et on peut passer du temps sur les Shetland.

samedi 2 avril 2022

Lieux singuliers (9) : le Palais de la Porte Dorée



 Le Palais de la Porte Dorée - c'est son nom officiel - est à la marge : marge de Paris, au bord du Bois de Vincennes et comme en marge de la République, comme on le verra. Comme s'il n'était pas si facile d'assumer sa construction et, ensuite, sa non-démolition.

Il a été construit entre 1928 et 1931 à l'occasion de l'exposition coloniale internationale qui s'est tenue du  6 mai au 15 novembre 1931. C'est tout ce qui reste d'ailleurs de cette exposition, qui fut la dernière du genre. Les premières en France s'étaient tenues à Lyon et à Rouen en 1894 et 1896 respectivement, soit presque 40 ans plus tôt. 

Le Palais de la Porte Dorée ouvrait l'exposition coloniale qui occupait une partie du bois de Vincennes avec de multiples "pavillons" mettant en valeur l'héritage colonial et le folklore des "colonies". On sait ce qu'il en fut  quelques décennies après.

L'exposition fut un grand succès populaire : 8 millions de visiteurs. Mais on mentionnera les quelques opposants courageux : le parti communiste d'abord - qui ne s'est pas trompé sur tout historiquement - et les surréalistes, Breton en tête. On ajoutera Eluard, Char et Léon Blum, alors que son parti y était favorable.

Et dans la même période, de l'autre côté de Paris, au jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne, on organisait le dernier zoo humain - pardon, le "jardin ethnologique" - juste à côté du jardin zoologique. On n'a pas osé continuer plus longtemps cette ignominie - au moins en France.

Manifestement, en 1931, on était au début de la fin du bon temps des colonies.

Ironie du sort, parmi les grands sponsors de l'exposition coloniale, on trouve la Brasserie alsacienne Chez Jenny, qui fut une des cantines du Front National. Chez Jenny a disparu en 2020. Sic transit.

Quant au Palais de la Porte Dorée, la République a eu du mal à lui assigner une dénomination claire et fixe : il fut «musée des Colonies», puis «musée des colonies et de la France extérieure», puis «musée de la France d’outre-mer», puis «musée des Arts africains et océaniens», et enfin «musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie » avant de déménager ses collections au Musée du quai Branly en 2003.

Enfin, en 2007, il est devenu Musée de l'Histoire de l'immigration. On peut comprendre pourquoi. Mais ses collections ne seront visibles à nouveau en 2023 après une nouvelle organisation. Entre temps, le musée propose des expositions de grande qualité, dont la dernière porte sur Picasso, mais comme étranger. Beau travail. 

L'aquarium tropical du sous-sol, qui vaut une visite, existe depuis le début.

Il reste ce bijou architectural de l'Art déco qu'est le Palais de la Porte Dorée.

Juste en face, on trouve le Monument à la Mission Marchand, érigé quelques années après, dans le même style. Expédition avortée en 1898, elle cherchait les sources du Nil.

Vers les images

lundi 13 décembre 2021

Lieux singuliers (7) : Gravelotte, La Halle du Souvenir/Gedenkhalle

Nous sommes en Allemagne. Ou au moins cette terre était-elle allemande entre 1871 et 1918. A l'instar de Metz, le tout nouvel Empire allemand multipliait les réalisations architectures car cette partie de la Lorraine était sa vitrine.

Gravelotte, devenue allemande, riveraine de la nouvelle frontière entre les deux belligérants, devait accueillir cette Halle du Souvenir en 1905. Elle est dédiée à tous les combattants allemands qui ont défait l'armée française précisément à cet endroit, marquant la fin de notre III° Empire.

La bataille de Gravelotte a frappé les esprits par le déchaînement et la densité des combats : sur une seule journée - le 16 août 1871 - 301 132 hommes des deux côtés se sont affrontés dans ce mouchoir de poche. 32 435 hommes y sont disparus ou blessés.

Totalement allemande, revenue en sol français en 1918 sans avoir bougé évidemment, la Halle du Souvenir est bien singulière.

Elle est maintenant intégrée au parcours de visite du beau Musée de la Guerre de 1870 et de l'Annexion, propriété maintenant du Département de la Moselle. C'est le seul Musée dédié uniquement à la guerre de 1870. 

Pourtant, c'est ce conflit qui a créé les conditions des deux guerres mondiales qui suivront.

L'album est ici



vendredi 10 septembre 2021

Lieux singuliers (5) : le Pont transbordeur de Rochefort-Echillais

Inauguré quasi en même temps que le vingtième siècle - 29 juillet 1900 - le pont transporteur qui relie Rochefort et Echillais au dessus de la Charente est un rescapé car il n'en reste que 8 dans le monde, ils ne sont pas tous en bon état : trois en Grande-Bretagne, deux en Allemagne, un en Espagne et un en Argentine.

Celui-ci est magnifiquement restauré et parfaitement opérationnel grâce à la Communauté d'agglomération Rochefort Océan ainsi qu'à tous ses partenaires qui se sont penchés sur l'avenir de ce monument historique, témoin d'une époque totalement révolue.

Ainsi vont les progrès techniques : certains sont promis à un grand avenir alors que d'autres, bien nombreux, finissent au mieux dans les catalogues des monuments historiques, au pire totalement engloutis dans les oubliettes.  

Au final, il n'y a eu qu'une vingtaine de réalisations de ce type de pont dans le monde. 

Ici, l'embouchure de la Charente qu'il enjambe est idyllique : jamais canalisée, jamais bétonnée, jamais harnachée - comme on dit au Québec, c'est à dire jamais aménagée. 

Le Pont transporteur respecte ainsi parfaitement le cours d'eau et ses abords, comme sorti d'un univers parallèle utopique dans lequel les actions des êtres humains pèsent si peu sur l'environnement...

Traversant ainsi lentement la Charente, on peut rêver.

Les images sont ici


samedi 17 juillet 2021

Lieux singuliers (4) : Semide, la plate-forme d'artillerie allemande

A la limite sud du département des Ardennes, après quelques kilomètres dans la plaine agricole à partir du village de Semide, on arrive sur le lieu - Right in the middle of nowhere (au milieu de nulle part)

Toutefois, nous sommes bien sur un monument historique, classé en 1922. Cette plate forme bétonnée a été construite en 1916 par l'armée allemande pour accueillir un énorme canon. 

Il ne s'agit pas de la grosse Bertha, mais d'un canon de 380 mm dont le doux nom était SKL/45.

Etonnant, non ?

Encore plus étonnant, le canon transporté sur place n'a tiré que 24 ou 25 projectiles et tout a été désaffecté après quelques jours. 

Personne ne semble savoir pourquoi, mais on peut hasarder une hypothèse simple : le canon avait une portée d'environ 39 kilomètres ; la seule ville notable qu'il pouvait atteindre était Sainte Menehould, mais sans doute avec quelques difficultés car Sainte Menehould se trouve tout au bout de sa portée.

Bref, le super-canon ne servait à rien. Sans doute les experts - allemands malgré tout - avaient-ils surestimé la capacité de destruction de l'arme.

Il reste ce stigmate de la folie humaine. Sic transit.

Les images sont ici

samedi 16 janvier 2021

Les séries de la fin d'année 2020 : The Crown, Hutafim, La Valla, Unbelievable


Si la série espagnole - la Valla (L'Autre Côté) - est une nouveauté, les trois autres séries de la fin d'année 2020 relèvent de la liste de course trainée de mois en mois, puis enfin mises sur l'agenda réel.

The Crown a occupé l'actualité récente pour la sortie de sa saison quatre, d'où il est question principalement des affaires de cœur de Charles. Evidemment, c'est la saison la moins intéressante, car les trois premières sont assez captivantes de manière surprenante.

On attendait une chronique de l'actualité heureuse ou malheureuse des têtes couronnées, à lâcher dès le premier épisode si l'on s'y occupait essentiellement de la vie sentimentale les membres de la famille royale britannique. 

Or, The Crown s'alimente en fait des grandes affaires historiques du Royaume-Uni : dislocation de l'Empire, abdication d'Edward VIII - autant pour cause de mauvais mariage que de sympathies nazies -, décrépitude de Churchill, situation particulière du Pays de Galles, crise de Suez, relations complexes avec les Kennedy, grandes grèves des mineurs des années 70, personnalité des Premiers Ministres successifs etc. On ajoutera la curiosité à regarder comment fonctionne le couple monarque/premier ministre aux yeux français et très républicains.

Ces éléments authentiques permettent de supporter assez bien l'autre versant de la série, c'est à dire les historiettes des membres de la famille royale. Malheureusement, cet équilibre est rompu pour la quatrième saison, complètement déstabilisée par l'arrivée de Diana. Ceci correspond peut-être à une partie de la réalité, mais elle est parfaitement anecdotique au regard de l'histoire récente du Royaume-Uni. Dommage, et on s'ennuie, forcément, car on sait comment cela se termine.

Par ailleurs, sur l'ensemble des épisodes, on trouve très peu d'éléments sur les relations avec l'Irlande (Sud et Nord) et aucun sur l'Ecosse en dehors des paysages entourant Balmoral. Etonnant, non ?

Le reste est parfait : les gros moyens disponibles permettent de reconstituer les différentes époques avec beaucoup de minutie, les acteurs sont formidables (nous sommes en Angleterre, la patrie du théâtre !)... 

En pleine conclusion du Brexit, la série devient une espère d'hommage à l'attention de la perfide Albion.

Hutafim nous renvoie en Israël, les autres séries israéliennes vues récemment - Fauda, When Heroes Fly et Our Boys - ayant attiré l'intérêt. Ce fut encore le cas cette fois, avec les mêmes ingrédients : exiguïté des territoires, proximité des conflits armés, société occidentale confrontée à la violence armée extrême.

Le ressort essentiel d'Hutafim ("les kidnappés") est simple : que se passe-t-il quand des soldats d'Israël sortent d'une détention de 17 ans en Syrie. Les deux saisons explorent de manière quasi-systématique les conséquences psychologiques, familiales, politiques du kidnapping et ses corollaires, notamment l'échange de prisonniers qui est à l'origine de l'intrigue, très contesté. 

Nous avons affaire à de passionnants tableaux psychologiques, très fouillés et servis par les meilleurs acteurs. Nous avons aussi affaire à une chronique très réaliste de la vie quotidienne en Israël, qui, par sa complexité géopolitique, suffit sans doute à nourrir bien d'autres séries de qualité à l'avenir.  

Une précision : ces évènements n'ont pas existé, mais des faits réels peuvent les rendre crédibles sans problème au regard du spectateur.


La Valla (L'Autre Côté), série espagnole, accumule d'énormes défauts : jeu d'acteurs approximatif, récit bancal, intrigue remplie d'invraisemblances, au point de gêner le spectateur de manière récurrente. Mais l'intérêt de la série est ailleurs. 

Nous nous trouvons dans une Espagne future et dystopique, gouvernée par une dictature impitoyable. Tout au long des treize épisodes d'une première saison, on ne peut pas ne pas penser à ce qui se passait dans le pays entre 1936 et 1975. A ce titre, on retiendra le souci oppressant et meurtrier du détail engendré par toute utopie, au final toujours despotique.

Pour finir, on note Unbelievable, une mini-série américaine de huit épisodes retraçant une enquête réelle de police contre un violeur en série : c'est le meilleur de la fiction télévisuelle US, servie par de formidables actrices. Ne pas manquer.

lundi 21 décembre 2020

La sélection des images 2020

 





Malgré les deux grands confinements inouïs provoqués par l'épidémie de Coronavirus qui frappe toute la planète - bienvenue dans l'avenir - malgré les contraintes fortes qui y sont liées, une sélection acceptable a pu être assemblée, s'organisant autour de grandes "virées" vers le sud, au sud-ouest et au sud-est, avec les inévitables étapes sur le trajet.

Mais l'étranger est absent, par la force des choses. Ce doit être la première fois.

Cette quasi-obligation de rester à l'intérieur des frontières nationales a permis toutefois quelques visites inscrites il y a longtemps sans pouvoir les réaliser jusqu'ici - toujours essayer de transformer les inconvénients en avantages, non ?

On verra donc de nombreux hauts lieux de Picardie : La Fère, Noyon, Belleau, Saint Michel en Thiérache, Hirson, Noircourt, Chauny, Tergnier et la partie ouest du Chemin des Dames. Tout ça, c'est fait ! 😀

De même, côté champardennais, quelques lacunes impardonnables proches ont été comblées : Le Massif de Saint Thierry, Orbais l'Abbaye, Mondement, Sézanne, Cormicy, la vénérable et bien nommée Abbaye Notre Dame du Reclus à Talus Saint Prix dans la Marne, puis  Fumay, Revin, Givet dans les Ardennes françaises.

Idem sur les grands trajets : les étapes que sont le très beau Musée des Beaux-Arts d'Orléans et la Maison de George Sand à Nohant ont enfin trouvé leur place dans l'agenda.

Pour le reste, de nouveaux lieux ont été découverts : Périgueux, Bergerac en Dordogne, et Agen, Villeneuve sur Lot, Penne d'Agenais dans le Lot et Garonne en notant la belle et ancienne entreprise Latour-Marliac au Temple sur Lot, une référence mondiale pour la production et la commercialisation de fleurs aquatiques. Les nymphéas de Monet y sont nés.

Dans la même façon, on a visité quelques hauts lieux des Cévennes : Marvejols en Lozère, Le Musée du Désert à Mialet et la Maison rouge à Saint Jean du Gard dans le Gard.

Deux mentions particulières pour ces deux musées qui valent largement le temps et l'éloignement, témoignant du cœur de l'identité cévenole : le protestantisme pour le Musée du Désert - le bien nommé aussi - et la production de soie pour la Maison rouge, ancien bâtiment industriel dédié à l'activité, transformé magnifiquement en Musée des Vallées cévenoles par le Département. 

On a retrouvé Bordeaux et la magnifique Nîmes, qui n'en finit pas de se reconstruire sur elle-même et de proposer au visiteur de formidables expériences dans des genres très différents. D'un côté le nouveau Musée de la Romanité, qui présente enfin l'héritage romain de la ville à la hauteur de sa richesse, et de l'autre côté, les innombrables fresques murales du quartier Gambetta. Quelle belle et inédite surprise, que la culture "Underground" puisse afficher ici ses couleurs sur tant de mètres carrés ! 

On a retrouvé enfin Collobrières : un endroit connu qu'on avait noté de réinscrire sur le carnet de voyage, au cœur du Massif des Maures. On y a retrouvé une vie méditerranéenne assez crédible et relativement paisible, côté forêt. C'était aussi la possibilité de revoir Toulon tout proche, en ajoutant cette fois sur la liste des visites le Musée national de la Marine, un must du genre, situé au cœur de la Capitainerie avec vue sur le porte avion Charles de Gaulle et les grands ferrys. 

Autant de passeports virtuels pour l'ailleurs, mais pour l'heure trop souvent à quai. 

Vers les images




dimanche 20 septembre 2020

Gard-Var 2020



C'est la deuxième tournée sudiste de l'année, notamment pour revoir de beaux endroits mais enrichis d'autres, et d'abord Nîmes et les Cévennes puis Collobrières et le massif des Maures, qui formaient les principaux objectifs de cette visite encore estivale.

Beaucoup d'endroits encore inconnus sont présentés : Marvejols - qui est en Lozère et non dans le Gard - mais il faut bien titrer le séjour ; le Musée du Désert, au cœur des Cévennes ; la Maison rouge - friche industrielle magnifiquement réhabilitée et dédiée aux vallées cévenoles ; le Musée des Beaux Arts de Nîmes, qui abritait une belle exposition du peintre Seyssaud - un des provençaux qui ont su capter et mettre en images l'esprit de la Provence, et, nec plus ultra, le nouveau Musée de la Romanité à Nîmes, qui était un Must du voyage. 

Pour finir, et parfaitement imprévues, les grandes fresques murales du secteur Gambetta à Nîmes ont alimenté considérablement l'appareil photo. Et cela valait la peine, surtout après toutes ces visites d'institutions culturelles, patrimoniales et très légitimes, un vent d'art underground était bienvenu, autour du Spot, tiers-lieu hybride et dynamique, comme il s'appelle lui-même.

Côté Var, Collobrières, au cœur du Massif des Maures était le pied-à-terre choisi tant cet endroit est attachant, et à ce titre déjà connu.  De là, Hyères et la villa Noailles, et Toulon et son Musée national de la Marine étaient faciles à rejoindre.

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jeudi 2 juillet 2020

Vers le Sud-ouest





Après le grand confinement du printemps de 2020, il fallait prendre l'air.  La tangente vers le Sud-ouest s'imposait, et les images se suivent par ordre chronologique.

Venant du Nord-est, Orléans est souvent la première étape. Puis les villes du sud-ouest après quelques heures d'autoroute : Périgueux, Marmande, Villeneuve sur Lot, Agen et les banlieues somptueuses du Lot et Garonne : Penne d'Agenais, Pujols, le domaine Latour-Marliac au Temple sur Lot.

Deux concessions à la foule relative : Bordeaux et sa magnifique mise en image de l'oeuvre de Klimt et de Klee dans l'ancienne base des sous-marins (allemands) renommée à l'occasion Bassins de lumière et Biscarosse, dont les aménagements très naturels, efficaces et esthétiques de la digue de sable parallèle à la plage doivent être remarqués. Il aurait été plus simple de tout bétonner, non ? En tout cas, une réussite en matière d'aménagement urbain et balnéaire.

Enfin, inscrite depuis si longtemps sur la liste des visites, la Maison de George Sand fut l'étape de retour : cela valait l'arrêt, mieux que de s'affaler dans une chambre de motel.